Issu d’une famille de vignerons, reconnu Maître Sommelier de l’Union de la sommellerie française, Raphaël-Pierre Bianchetti est aujourd’hui à la tête de la société de formation et d’événementielle Autour du vin. Il nous apporte son regard sur les vins du Sartenais et de Bonifacio
Raphaël-Pierre, comment expliquer la relative discrétion de l’appellation Corse Sartène ?
En Corse, avec nos neuf appellations, on considère souvent qu’il y a deux crus. Les plus anciennes, Patrimonio et Ajaccio sont vraiment caractérisées pour leurs vins rouges. D’un côté, on trouve le cépage Nielluccio à Patrimonio et de l’autre le cépage Sciaccarello à Ajaccio. J’ai toutefois envie de vous dire : et les autres ? Corse Sartène vit un peu dans l’ombre des deux plus anciennes appellations. Pourtant, ses vins ont une vraie signature, une vraie singularité. Pour un amateur de vins corses, je peux vous dire que Sartène a son épingle à tirer ! Elle n’a pas à rougir de ses grandes sœurs. Elle a vraiment la cote depuis une vingtaine d’années.
Qu’est-ce qui la distingue de sa voisine Ajaccio ?
Il m’arrive parfois de dire à certaines personnes qui ne connaissent pas le vignoble corse que Calvi est la petite sœur de Patrimonio. Comme je dis aussi que Sartène est un peu la petite sœur d’Ajaccio. C’est toutefois très réducteur. Entre Ajaccio et Sartène, on a des similitudes au niveau des terroirs granitiques. On retrouve aussi à Sartène une baie qui peut ressembler à celle d’Ajaccio. Enfin, on a aussi le cépage Sciaccarello qui domine dans les vins rouges. Ce qui les distingue fondamentalement, c’est qu’à Sartène on a le droit d’associer ce Sciaccarello avec d’autres cépages majoritaires. On trouve ainsi des vins avec des dominantes de Nielluccio. Cela permet de proposer, sur certaines cuvées, des Corse Sartène qui sont un peu plus charnus, un peu plus profonds, un peu plus intenses. Cela amène donc un petit peu plus de souplesse à cette appellation. Pour découvrir la suite de l’édito abonnez vous à MédiavinoPRO
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