Joanes Haritschelhar, enfant du pays d’Irouléguy, a repris les rênes du domaine familial après la retraite de sa mère, avec une vision claire : produire un vin respectueux de la nature. Si sa mère livrait jusque-là ses raisins à la cave coopérative, le jeune vigneron a, quant à lui, décidé de voler de ses propres ailes avec ses 3 hectares de vignes.
Joanes, peut-on dire que vous êtes un enfant du cru ?
J’ai grandi au sein de la ferme familiale. Mon père faisait du fromage de brebis, et ma mère l’aidait à la ferme. En 1995, un groupement foncier agricole a été créé dans le village d’Irouléguy. Cela a permis l’installation de cinq ou six vignerons, dont ma mère. Elle a donc eu l’opportunité de reprendre deux hectares de terres agricoles grâce à Lurzaindia.
Pouvez-vous nous expliquer la nature de cet organisme ?
C’est un organisme basque qui s’apparente à « Terres de Liens », présent partout en France. Il achète des terres, ce qui permet à de jeunes agriculteurs de s’installer plus facilement. Ma mère louait donc ces terres. Or, lorsqu’elle est partie en retraite, comme j’étais son fils, j’étais prioritaire pour les reprendre. Ces terres ne m’appartiennent pas, mais, étant fermier, j’ai un bail qui me garantit de pouvoir les utiliser, sans pouvoir les vendre. Cela signifie que ces terres sont sauvées de la spéculation foncière et qu’elles auront toujours une vocation agricole. Ma mère a donc planté deux hectares de vignes, et j’ai toujours baigné dans cet environnement.
Votre mère, fabriquait-elle son vin ?
Non, elle vendait les raisins à la cave coopérative.