De la Corse viticole, Patrimonio et Ajaccio font figure d’étendards. À travers leurs deux cépages emblématiques, le Nielluccio et le Sciaccarello, ces deux appellations se sont officieusement élevées au fil des années au rang de cru. Une reconnaissance qui se justifie par la singularité de leurs terroirs, l’originalité de leur encépagement et le nombre de domaines.
Catégorie -L’édito de la semaine
« Issus de la fraîcheur des Cévennes. » C’est souvent par cette phrase que l’on évoque le style des vins de la jeune appellation Duché d’Uzès. Une introduction flatteuse et justifiée, qu’il convient toutefois de relativiser tant son aire est vaste. Un sympathique et bucolique road trip d’une heure trente attend d’ailleurs le visiteur souhaitant cheminer d’une extrémité à l’autre de ce vignoble.
De la cité d’Uzès, une image, celle de sa colline aux trois tours majestueuses. Le témoignage d’une histoire où la ville hébergea les trois pouvoirs : ducal, royal et épiscopal. Une image à laquelle on peut aujourd’hui associer celle d’une appellation viticole : Duché d’Uzès. Depuis 2013, certains coteaux entourant la ville bénéficient ainsi d’une reconnaissance en AOC.
Lors de notre première semaine dans la vallée du Loir, Amandine Fresneau, la présidente du syndicat viticole local évoquait en notre compagnie le déficit de notoriété dont souffraient toujours les Coteaux-du-Loir. D’aucuns pourraient voir dans sa taille modeste, seulement 74 hectares revendiqués aujourd’hui, la justification de cette discrétion.
Depuis 2020, Amandine Fresneau du domaine de Cézin est la présidente des appellations voisines : Jasnières et les Coteaux-du-Loir. Elles nous les présentent et nous expliquent ce qui les distingue.
De la Loire au Loir, il n’y a parfois qu’un pas. Bien souvent, lorsque l’on évoque le fleuve royal, on y associe son vignoble. Vignoble qui, sur 700 kilomètres, s’étire entre le département de la Loire et les Côtes du Forez, pour cheminer jusqu’en Loire-Atlantique où celles du Muscadet entraperçoivent l’océan. L’évocation du Loir est moins évocatrice.
Peu importe les vignobles, difficile aujourd’hui d’échapper à l’estampille « Vins de France ». Dénomination officiellement née en 2009 et qui a remplacé ceux que l’on appelait alors les « Vins de table ». Ces vins, sans indications géographiques (VSIG), bousculent de nombreuses AOC depuis leur émergence. Bandol semble échapper à cette tendance.
La Comtesse Portalis, MM. de Pissy, Lucien & Lucie Peyraud se retournent peut-être aujourd’hui dans leurs tombes. Ces figures vigneronnes qui, grâce aux rouges, ont engagé Bandol sur la voie de l’appellation dans les années 40, n’imaginaient probablement pas que 80 ans plus tard, le rosé serait devenue la couleur majoritaire de leur chère appellation.
Il n’y a pas que le Mourvèdre à Bandol ! Au-delà de son cépage iconique, il est une autre image que l’on associe souvent à ce terroir, celui des restanques. Ces terrasses en escalier façonnées par la main de l’homme depuis des siècles sculptent les paysages locaux en descendant vers la mer. Plus que de simples murs de pierres sèches : ce sont aussi des gardiennes de la biodiversité.
De Bandol, beaucoup auront l’image des domaines Tempier, Pradaux, Pibarnon, etc. Institutions qui ont forgé la réputation de ses vins à travers les décennies. Au-delà de ces Maisons dont la renommée n’est plus à faire, on voit pourtant poindre de nouveaux visages sur l’une des appellations les plus reconnues du sud de la France.