Depuis quelques années, le seul nom de Bordeaux semble projeter une ombre, tant l’image de ses vins s’est assombrie. Chaque semaine, des chiffres rappellent la fragilité du vignoble. La crise ne date pas d’hier : longtemps masquée par la vigueur des marchés internationaux, chinois en particulier, elle a éclaté avec l’effondrement de ce débouché pendant puis après la pandémie. En 2024, les exportations vers la Chine reculaient ainsi de 20,2 % selon Terres de Vin. Les rouges, piliers historiques du bordelais, sont les plus touchés : entre 2017 et 2022, leur consommation a chuté de 20 % à l’échelle mondiale. En France, la baisse atteint -38 % en seulement cinq ans, selon Vitisphère. À cela s’ajoutent les taxes Trump sur les vins européens et un « Bordeaux bashing » persistant, qui a figé dans l’opinion l’image d’un vignoble lourd, éloigné des attentes contemporaines. Oui, Bordeaux traverse une crise profonde : l’arrachage pourrait dépasser 14 000 hectares, et le vignoble est passé de 125 000 hectares au début des années 2000 à moins de 95 000 en 2024. Des vignerons sont en détresse, une coopérative vacille. Mais une fois le constat dressé, que change-t-on ?…
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