De Château-Thébaud à Clisson, en passant par Clisson, Monnières Saint-Fiacre, ou Goulaine, Jérémie Huchet incarne une génération de vignerons du Muscadet attachée aux appellations communales. Entre héritage familial, expérience en Australie et volonté de redonner toute sa valeur au melon de Bourgogne, il défend un travail « cousu main » et dessine un autre avenir aux vins du pays nantais.
Château-Thébaud est votre port d’attache. Pourtant, votre domaine s’étend aussi sur d’autres communes. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a conduit à élargir ainsi vos horizons ?
C’est la volonté de travailler sur différentes communales, afin de mettre en avant les terroirs du Muscadet. Avec de petits rendements, le cépage emblématique du vignoble, le melon de Bourgogne, révèle toute sa personnalité au contact des différentes roches mères.
Cette approche pluricommunale n’allait pas de soi dans le Muscadet. À quel moment avez-vous pris ce virage, et qu’espériez-vous y trouver ?
Avant de m’installer dans le Pays nantais, j’ai travaillé en Australie, dans une approche industrielle du vin. Lorsque je suis revenu, j’ai découvert qu’ici, on privilégie bien plus volontiers le cousu main.
Derrière ce choix, il y a sans doute eu des étapes marquantes, peut-être même des obstacles. Quels souvenirs gardez-vous de ce cheminement ?
Le vrai défi, c’était de redonner de la valeur à des vins longtemps sous-valorisés.
Parmi ces terroirs, Goulaine occupe une place à part ?
Effectivement, sur les terroirs de Goulaine, l’acquisition du Clos des Montys en 2001 coïncide avec le début de mon aventure vigneronne. Je rentrais d’Australie avec les cheveux longs, lorsque j’ai signé l’acte pour cette parcelle. Ce fut la fin de l’insouciance ! (Sourire)
Qu’est-ce qui, selon vous, en fait un vignoble singulier – dans sa géologie, son environnement, son paysage autour de la Butte de la Roche ?
Si je compare avec Château-Thébaud, notre port d’attache, où dominent les granodiorites, on obtient des vins effilés, d’une grande finesse. À Goulaine, et plus particulièrement sur le Clos des Montys, les sols d’amphibolites et de gabbros donnent des vins plus amples en bouche, marqués par une certaine amertume dans leur jeunesse. Je me souviens de mon père, qui, en goûtant un Goulaine, s’exclamait : « Il y a un problème sur cette cuve ! », tant il était surpris par cette amertume et ce côté crayeux.
Au-delà du Clos des Montys, quel profil traceriez-vous de cette communale ?
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