Longtemps à la tête du magazine Terre de Vins, Marc Médevielle s’exprime aujourd’hui loin des rédactions. En 2018, il s’est plongé dans le vignoble de Picpoul de Pinet pour écrire Picpoul de Pinet, une odyssée viticole en Languedoc (Éditions de La Martinière). Il nous livre ici son regard sensible et littéraire sur l’appellation… et sur son cépage emblématique.
Marc Médevielle, quel a été votre cheminement pour écrire un livre sur Picpoul de Pinet ?
À travers mes activités professionnelles passées, je connaissais le président de l’appellation. Il m’a proposé de travailler sur son histoire. J’étais un peu hésitant au début. Ce qui m’a décidé, c’est que cette appellation est singulière en Languedoc ! Si l’on fait abstraction des muscats, c’est la seule dont le nom fait référence à un cépage — un cépage autochtone produit depuis le 14e siècle ! Par ailleurs, cette appellation est monocépage, ce qui est peu commun dans une région plutôt connue pour faire des vins d’assemblages. J’avais envie de comprendre comment ce cépage avait résisté à l’usure du temps et comment il avait pu affirmer une personnalité aussi singulière.
Quelles ont été vos principales découvertes ?
Pour bien comprendre, il y a eu un raz-de-marée viticole sur le Languedoc au 19e siècle, mais avant la Révolution, les bordures de l’étang de Thau étaient déjà complètement sous l’emprise de la viticulture. Les terroirs de Picpoul de Pinet ont précédé ce mouvement, d’une certaine façon. Cela s’explique par la situation géographique. Il y avait une ouverture sur la mer, à travers le port de Marseillan, et un peu plus tard celui de Sète. Les navires anglais, hollandais, scandinaves pouvaient ainsi facilement venir chercher les vins de ce secteur-là. Il y avait un débouché naturel très favorable au développement de la viticulture.
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