Au nord-ouest de la Corrèze, sur les hauteurs rudes de Ségur, un domaine est né de presque rien : quelques terres familiales, une grange en surplomb et la volonté tenace de Mathieu Puel. Depuis 2017, le Repaire Mas-Ségur se construit entre schistes, gneiss et isolement total, porté par une viticulture exigeante et une passion du chenin. Climat éprouvant, pari économique incertain, double vie professionnelle : rencontre avec un homme qui façonne, ici, un vignoble qui n’existait pas.

Mathieu, avant d’entrer dans le vif du sujet, pourriez-vous nous présenter le Repaire Mas-Ségur ? Comment ce domaine a-t-il vu le jour, ici, au cœur du vignoble corrézien ?

Le domaine est né en 2017, lorsque nous avons repris des terres familiales d’environ 80 hectares, à moitié boisées et à moitié cultivées. Les fermages sont revenus entre nos mains après le départ à la retraite des agriculteurs qui en avaient la charge. Avec ma femme, nous avons réparti les rôles : elle s’occupe des animaux – des Aubrac et des brebis Shropshire – et développe une démarche d’agroforesterie, une approche agro-écologique aujourd’hui très en vogue. Pour ma part, j’ai hérité d’une parcelle que j’ai façonnée de toutes pièces, car il n’y avait pas de vigne du côté de Ségur. À l’origine, on n’y trouvait que quelques arpents dédiés à une production vivrière, strictement locale. J’ai donc choisi d’y planter de la vigne. Nous avons tenté un premier hectare en 2017, avec une première vinification en 2019. Particularité de l’aventure : j’amenais alors mes raisins à Montlouis-sur-Loire.

À Montlouis ?

Oui, à Montlouis, près de Tours. Nous n’avions alors ni le matériel ni les équipements nécessaires pour vinifier, et je voulais d’abord vérifier ce que notre terroir avait « dans le ventre », si j’ose dire. Nous sommes ici sur des sols de schistes et de gneiss. Le résultat s’est révélé très prometteur : les vins ont été vinifiés par un grand vigneron, François Chidaine.

Vous avez donc tout replanté à partir de 2017 ?

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