Dans le paysage des Côtes-de-Bourg, le château La Grave attire d’abord le regard. Une bâtisse majestueuse, solidement campée sur son promontoire, face à la Dordogne. Mais derrière l’image carte postale, un domaine se distingue aussi par ses choix audacieux – notamment celui de redonner vie aux vins blancs dans une appellation historiquement rouge. Philippe, avant d’évoquer votre travail, commençons par le décor : impossible de parler de votre domaine sans mentionner le château. Peut-on dire qu’il incarne, à lui seul, une certaine image des Côtes-de-Bourg ? Historiquement, c’est une propriété qui a été acquise par mon grand-père en 1910. À cette époque, il y avait 15 hectares en polyculture avec des chevaux, des vergers. Il n’y avait alors que huit hectares de vignes. C’est mon grand-père qui a reconstruit et agrandi, au gré des remembrements, le domaine qui compte aujourd’hui 45 hectares. Deux générations ont œuvré pour bâtir ce domaine. Pour ce qui nous concerne avec mon épouse Valérie, nous l’avons magnifié en plantant des arbres, en replantant de la vigne et surtout en respectant, les cours d’eau, les vergers et tout le patrimoine végétal. Votre domaine s’inscrit-il toujours dans une approche de polyculture Comme vous le savez, la situation est compliquée partout, nous sommes plus aujourd’hui dans une logique d’arrachage. Il y a peu, nous comptions encore 48 hectares de vignes. Aujourd’hui, nous visons les 30 hectares : il nous reste donc environ quatre hectares à arracher. Nous avons décidé d’abandonner les circuits du négoce et de la grande distribution pour nous recentrer sur notre clientèle traditionnelle française et sur l’export. Dans le même esprit, nous souhaitons renouer avec la polyculture. Trois à quatre hectares seront désormais consacrés aux oliviers, et nous avons également planté un hectare de chênes truffiers. En somme, nous renouons avec l’histoire du château – avec ce que faisait déjà mon grand-père. Nous revenons à des choses plus modestes, plus diversifiées, plus vivantes. Ce paysage vallonné, traversé de rivières, semble intimement lié à l’histoire du domaine. Comment en parleriez-vous ?

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