Vigneron installé sur les schistes des Coteaux d’Ancenis, du côté d’Oudon, Jacques Février cultive bien plus que la vigne : il cultive la liberté. Formé en sommellerie, puis passé par l’Alsace avant de revenir dans l’Ouest, il trace son propre sillon en dehors des cadres, assemblant des cépages, jouant des millésimes et explorant sans relâche. Entre expérimentations, météo capricieuse et engagement en bio, il raconte son parcours d’artisan du vivant, où chaque cuvée est d’abord une idée, et, souvent, un jeu.

Jacques, comment vous êtes-vous retrouvé vigneron sur les terroirs des Coteaux d’Ancenis ? 

Avant toute chose, j’ai une formation en sommellerie. Dans le prolongement, j’ai aussi été attiré par le travail de la vigne, donc je me suis lancé dans une formation spécifique en Alsace, en 2011. Je suis originaire de Bretagne, donc, je souhaitais revenir dans l’ouest de la France. Après une première recherche dans le Muscadet et aussi en Anjou, les Coteaux d’Ancenis se sont présentés. J’y ai trouvé un potentiel pour avoir de jolis rouges à base de Gamay. En blanc, il y avait aussi le Pinot gris qui me rappelait un peu l’Alsace, puis le Melon de Bourgogne pour le Muscadet. Un domaine à taille humaine s’est présenté avec un lieu pour vinifier, ce qui n’est pas forcément facile à trouver, dans toute région viticole.

C’est donc une reprise ? 

Le vigneron avant moi faisait du vin pour le négoce. Il récoltait ses raisins sur ses parcelles, puis les vinifiait et les vendait au négoce en grand volume.

Votre domaine est situé à Oudon, un endroit où la vigne avait quasiment disparu ?

Effectivement, il y avait pas mal de vignes par le passé. Les vignes se sont arrachées au fur et à mesure de la disparition des domaines, faute de reprise, depuis trente ans. Aujourd’hui, si l’on veut s’installer sur Oudon, ou sur les Coteaux d’Ancenis, au nord de l’appellation, il n’y a plus de vigne. Il ne peut donc s’agir que de replantations de vignes.